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L'Ânesse

La volonté de bien-être de Zineb Hefiri

 

Son histoire pourrait tout autant, être la vôtre. A l’âge neuf ans, dans sa région natale de BenAhmed, Mehdi son frère ainé, la trouve entrain de pleurer. Il s’en suit cet échange qui a, structuré la vie de la petite fille : Mehdi: Pourquoi pleures-tu ? / Zineb : Parce que les deux filles là-bas m’ont insulté / Mehdi : Que t’on t’elle dit ? / Zineb : Elles m’ont dit que je suis une ânesse. / Mehdi : Elles sont raison, tu es une ânesse ; car que toi, tu vois une image dans un livre, et tu ne sais même pas ce qu’elle veut dire parce que tu ne sais pas lire. Donc tes copines ont raison, tu es une ânesse. / Zineb : … / Mehdi : Pour te décomplexer, tu dois aller à l’école pour ne pas être une ânesse.

 

Cette histoire a priori neutre, a bouleversé la vie de Zineb  qui en parle aujourd’hui avec un méli-mélo de fierté et retenue. « L’ânesse est devenue une grande, et les deux filles qui m’ont insulté sont institutrices Â». Ce récit est d’autant plus singulier que, Zineb a par la suite, rapidement d’abord démissionné d’un poste d’institutrice ; et puis d’une seconde carrière promise de jardinière. Ces deux métiers ne lui ayant pas du tout plu. « Je suis le cerveau du commerce. Mon capital initial est un petit local avec un dactylo ; c’était en 1974, je n’avais pas l’agrément officiel pour exercer mon métier. Mais,  j’ai fini par l’obtenir avec le soutien de mon frère Mehdi en 1978. Â»

 

Cette femme d’affaires avait aussi compris l’importance de l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Elle a décidé de se marier quand ses affaires étaient déjà florissantes. Elle avait une idée très précise de l’époux qu’elle voulait. « Je veux que mon mari soit un homme propre du cÅ“ur, et un intellectuel qui maîtrise aussi bien l’Arabe que le Français. Â» Dieu a exaucé les prières de Zineb, et l’avenir lui a donné raison. Elle est reconnaissante. Avec son frère, elle a construit une mosquée dans son village. Elle continue de l’entretenir aujourd’hui avec ses deniers personnels. Cette mosquée est ouverte à tous. Au rez-de-chaussée, elle a créé une classe pour les tout-petits enfants. Et, à l’étage, elle a pris soin d’installer une classe pour les femmes analphabètes du village. 

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